Présentation du numéro

Ce numéro, engagé en l’an 2000 parallèlement au numéro 5, avait initialement pour projet d’interroger “ la fin de l’institution scolaire ” qui nous semblait en voie de s’imposer comme une évidence tant dans le langage social actuel que dans certains discours de chercheurs. Nous souhaitions montrer que non seulement le concept d’institution s’avère fort utile mais encore que l’Analyse institutionnelle a quelque chose à dire des évolutions contemporaines de cette institution qu’est l’École.

Trois années plus tard, cette livraison des Cahiers de l’implication, propose une variété d’analyses et de regards sur l’institution scolaire dont les finalités se trouvent interrogées par l’hypothèse de sa fin.

Dans une première partie, c’est le cadre théorique que constitue l’institution qui est revisité par Jean-François Marchat, Gilles Monceau et Roland Petit et. Par trois textes courts ils amorceront une problématisation de “ la fin de l’institution scolaire ”.

Dans une seconde partie, c’est la dynamique historique de production de l’institution qui est abordée. Claudine Baylion, Despina Karakatsani, Dominique Hocquard et Bernard Elman exposeront leurs réflexions critiques sur l’École en tirant parti de la profondeur de champ que permet l’approche socio-historique. Leurs contributions ne manquent pas de mettre en doute la prétendue nouveauté de certaines problématiques scolaires en Grèce comme en France.

Dans une troisième partie, Maria-Elisabeth de Barros, Françoise Serrero, Dominique Châtelain, Roland Petit et Saeed Paivandi rendent plus directement compte de leurs observations des processus, pratiques et terrains scolaires. Ce qu’ils rapportent et analysent de situations contemporaines au Brésil, en Iran ou en France attire l’attention sur diverses tensions qui agitent l’École dans le monde. La lecture successive de leurs textes pourrait bien convaincre qu’il est aussi abusif que réducteur d’assimiler cette agitation permanente à une violence causée par “ les jeunes ”, élèves et étudiants.

Certaines des contributions que l’on va lire manifestent plus que d’autres les modalités de l’implication de leurs auteurs dans leurs objets. C’est plus la variation de la manière dont ils sont scolairement impliqués que celle des “ points de vue ” qui assure une hétérogénéité voulue de l’ensemble des textes.

Ce numéro ayant été réalisé sur une période assez longue, certains événements l’ont “ rattrapé ”. C’est ainsi que l’article historique de Claudine Baylion sur les Lettres de ministres s’est subitement trouvé d’une grande actualité avec la publication, début 2003, d’une lettre du ministre français actuel de l’Éducation nationale qui entraîna d’importantes polémiques. Mentionnons également les mouvements de protestation qui agitent les universités iraniennes ou, en France, les centres d’information et d’orientation scolaires face à la décentralisation en ces mois de mai et juin 2003.

Au total, cette livraison des Cahiers témoigne de l’incessant travail institutionnel qui fait l’École dans différents États du monde. Il apparaîtra qu’entre la Grèce, le Brésil, l’Iran et la France, les problématiques institutionnelles ne sont pas si étrangères que cela les unes aux autres. Si l’institué scolaire est bousculé, il prend partout de nouvelles formes plus difficiles à analyser car intégrant des contradictions dont on aurait pu penser qu’elles le détruiraient.

Le comité de coordination:

Claudine Baylion, Dominique Hocquard, Jean-François Marchat, Gilles Monceau et Roland Petit

L’institution, un cadre théorique ........................................ 7

une dynamique historique .................................................. 31

des processus, des pratiques, des terrains ....................... 83

R. PETIT : La charte du XXIème siècle. ....................................................... 127

Et puis aussi ! ................................................................... 149

Le prochain numéro. ....................................................................................... 193